Un nouveau parti a vu le jour en Belgique : le P$dH

C’est officiel, la nouvelle est tombée hier soir, le cdH a choisi de dire non à l’informateur Bart De Wever. Ce n’est pas une grande surprise en fait,  tout le monde se doutait que Benoit Lutgen ne pouvait se résoudre à dire oui à la NVA.

Selon le président du cdH, la note (disponible ici) de l’informateur était trop teintée de nationalisme. Après l’avoir lue, je dois dire que je ne suis pas vraiment d’accord avec lui pour plusieurs raisons. Tout d’abord la note ne parle que de socio-économique. Ensuite il dit clairement en page 19 qu’il faut activer la relance économique et que par conséquent les majorités spéciales ne sont pas à l’ordre du jour. En somme, De Wever ne souhaite pas de 7e réforme de l’état dans un avenir plus ou moins proche.

J’en viens dès lors à me poser une question, Benoît Lutgen a-t’il lu la note de l’informateur ou avait-il décidé par avance de ne pas monter avec la NVA ? Une nouvelle fois, le cdH a choisi la voie du repli et du non ; une nouvelle fois le cdH a choisi d’être le gentil toutou du PS. Il ne faut pas se leurrer, les sorties dans la presse des deux présidents du PS, Elio Di Rupo et Paul Magnette étaient des consignes très claires pour le cdH :  pas d’accord gouvernemental avec la NVA. Là est la clé du problème, le PS ne voulait pas que le cdH passe un accord avec la NVA. La soif de pouvoir des socialistes va jusqu’à forcer le cdH à provoquer une crise qui pourrait être profonde et durable.

L’entrée du cdH dans un gouvernement de centre-droit aurait pu lui être très bénéfique. Eu égard aux critiques concernant ce parti (parti de gauche, faire valoir voire larbin du PS, parti hypocrite, qui change d’avis comme de chemise…), lâcher Di Rupo pour De Wever aurait été une parfaite occasion de montrer son indépendance face au Parti Socialiste.

Le refus net et catégorique de Lutgen est d’autant plus incompréhensible que la note qui lui a été soumise était une base de travail et non une note à prendre ou à laisser. Il disait avoir des craintes pour la suite, mais la mission d’information n’était pas faite pour cela, elle n’était faite que pour trouver des partenaires potentiels pour former une future majorité.

La vérité est que le cdH est désormais officiellement un satellite du PS qui n’ose pas aller contre les ordres de sa maison-mère. Ce choix ne me pose aucun problème, il s’agit de leurs affaires personnelles, mais vis-à-vis de l’électeur, ils devraient peut-être officialiser leurs fiançailles. Je leur suggère d’ores et déjà comme nouveau non le Parti $ocialiste démocrate Humaniste.

 

Equation politique du second degré à plein d’inconnues

Y a t’il un prof de math dans la salle ? J’ai une équation pour vous…

Que va-t-il se passer si :

– le PS ne veut pas de la NVA (au fédéral),
– la NVA ne veut pas du PS (au fédéral),
– le PS et le cdH ne veulent pas du MR (aux régions),
– le PS et le cdH veulent du FDF (à Bruxelles),
– personne ne veut du cdH (chez les germanophones),
– le CD&V et l’Open VLD ne veulent pas du FDF (à Bruxelles),
Groen ne veut pas du FDF ni du CD&V (à Bruxelles),
Groen veut écolo (à Bruxelles),
– personne ne veut d’écolo (partout)
– le CD&V et la NVA ne veulent pas de l’Open VLD (en Flandre),
– le MR et l’Open VLD veulent être partout ou nulle part (régions et fédéral),
– le PS est à la région et voudrait bien être au fédéral,
– le MR et le PTB sont des alliés objectifs (pour le PS),
– le PS et le MR sont des alliés objectifs (pour le PTB),
– le cdH c’est la gauche (pour le MR),
– le cdH est progressiste (pour le PS),
– le cdH est au centre (pour personne, enfin si Lutgen),
– le PS, le cdH et écolo sont à droite (pour le PTB)
– le PTB veut une révolution des prolétaires mais ne veut pas être au gouvernement,
– le PP voudrait bien qu’on veuille de lui mais personne ne l’écoute,

Vous avez une heure.

A la SNCB, c’est toudis le p’tit qu’on spotche !

Le site Navetteurs.be nous apprend que dans son plan de Transport 2014, la SNCB projette de supprimer plusieurs trains sur la ligne 130A reliant Charleroi et Erquelinnes. A partir de décembre prochain, le dernier train pour Erquelinnes quitterait Charleroi à 18:54, soit deux heures plus tôt qu’actuellement.

SNCB

© SNCB – ‎Avec le train, on va plus loin !

Ce n’est pas la première fois que les horaires sont rabotés. Il y a quelque temps encore, le dernier train quittait Charleroi à 22:12, désormais il part à 21:13. L’horaire actuel n’est déjà pas du tout pratique, mais  le projet de nouvel horaire de la SNCB est tout bonnement inacceptable.

Je veux bien comprendre et intégrer que la SNCB doit être un minimum rentable, mais tout de même, ça reste du service public ! Pour en arriver à ce genre de chose, autant libéraliser tout de suite les chemins de fer et permettre à des sociétés privées de réaliser certaines tâches que le service public ne veut manifestement plus assumer. Comme mentionné plus haut, l’amplitude horaire des trains a déjà diminué, mais le week-end c’est encore pire !Certains villages (Hourpes pour ne pas le citer) ne sont même plus desservis ! Avant de supprimer des trains, il faut absolument penser à améliorer l’offre et le confort des navetteurs. Il y a trop bien trop souvent des retards exaspérants, des grèves, du matériel roulant pas toujours en très bon état… Après tout, ce sont les impôts des citoyens qui financent en partie la SNCB (ainsi d’ailleurs que le prix des billets et des abonnements), il est normal que nous attendions un service correct, un retour sur investissement en sorte. « We want our money back » comme l’aurait dit une ancienne première ministre britannique.

Avec ce nouveau projet d’horaire, c’est encore une fois les gens qui travaillent que l’on va sanctionner. Plus possible pour eux de faire des heures supplémentaires ou de travailler selon des horaires spécifiques. Prenons un exemple tout bête et pas si éloigné de la vérité : une personne travaillant à Bruxelles et terminant à 18h ; si elle a de la chance, elle peut avoir le train de 18:06 (à Bruxelles Midi) et arrivera à 18h52 à Charleroi. Elle aura la correspondance si elle a de la chance, si elle ne travaille trop loin de la gare… et si le train n’est pas en retard. Mais avec des « si », l’on mettrait Paris en bouteille !

Les travailleurs ne seront pas les seules personnes qui vont pâtir de ces horaires incongrus. Les étudiants sont également en première ligne. Tous n’ont pas les moyens de louer un kot, ils doivent par conséquent faire la navette chaque jour. A l’université et en haute école, les cours se terminent parfois à 20h. Pour peu qu’ils aient cours à Mons, Bruxelles ou Namur, ce n’est même plus la peine pour eux d’espérer d’avoir leur correspondance, ils n’ont plus qu’à prendre un chambre à l’hôtel Ibis en face de Charleroi-Sud !

Notre région rurale souffre déjà d’un enclavement manifeste et d’un taux de chômage préoccupant. Supprimer des trains n’arrangera rien, bien au contraire. Dans nos campagnes, si l’on ne possède pas de voiture, le train est un précieux allié ! Il permet d’aller travailler, d’aller étudier, en un mot comme en mille, de sortir de son bled ! C’est encore une fois avec le sort de populations plus défavorisées que la SNCB joue. Le plus cynique, c’est qu’il est indiqué sur le site web que le plan de transport 2014 a pour but « d’offrir aux voyageurs une mobilité optimale et une ponctualité améliorée« . De qui se moque-t-on ?

Je ne suis pas naïf. Je me doute bien qu’il y a peu de chance que les choses changent positivement, mais si comme moi vous pensez que ce nouveau projet d’horaire est une très mauvaise idée, je vous invite à signer la pétition qui a été créée en cliquant ici.